Sur le territoire de Nantes Métropole, entre La Montagne et I’ancienne île d’Indret, un sentier en partie disparu de 1,5 km a été réaménagé pour relier les coteaux à la Loire et permettre les randonnées à travers les prairies humides et la chaussée de Robert. Il s’agissait de restaurer un sentier à forte valeur historique et patrimoniale tout en respectant et valorisant les qualités paysagères et naturelles du site. En partant du château d’Aux culminant à 35 m sur les coteaux de Loire, le promeneur peut désormais descendre dans l’ancien bras principal de la Loire afin de franchir l’étier et les prairies humides grâce à un pont reconstruit et un long passage en bois sur pilotis. Il peut parcourir la chaussée empierrée et ses 140 platanes avant de franchir le nouveau pont de la Rondeau et atteindre l’ancienne île d’Indret. Ce parcours d’environ 1,5 km a été doté d’un bélvédère sur le coteau et d’une halte en bord de Loire avec une banquette monumentale. Le site du coteau est mis en scène en valorisant sa géographie et les éléments en présence. La rénovation d’un mur de soutènement permet d’ouvrir la vue. Il est proposé au promeneur de descendre vers ce point de vue remarquable sur la Loire à travers un emmarchement enherbé qui guide la vue et met en scène la déambulation. Deux arbres tiges sont plantés pour former une fenêtre naturelle sur les grands paysages de la plaine de Loire. Le muret de soutènement est dégagé en partie du roncier pour donner accès aux visiteurs jusqu’en limite et ressentir la position dominante. Le sol est pavé de manière rustique avec des joints enherbés. Deux banquettes maçonnées et des tables de pique-nique complètent le dispositif pour s’asseoir et prendre le temps d’une pause avant de poursuivre la balade. En contre-bas du coteau, 300 mètres de prairie humide mènent à Indret et la Loire. Pour les franchir, deux passerelles ont été réhabilitées : en mauvais état, le pont chinois a été intégralement reconstruit tandis que le pont de la Rondeau a vu son tablier et ses garde-corps remplacés. Sur les prairies humides, inondables au gré des marées ou des intempéries, 280 mètres linéaires de platelage en bois ont été posés sur pilotis, pour permettre au promeneur de passer du pont chinois à la chaussée de Robert. En bord de Loire, la ligne conductrice du projet « Eau et paysages » est de proposer au promeneur des lieux atypiques offrant de nouvelles vues sur l’estuaire et son arrière-pays. Cela répond notamment aux demandes formulées par les habitants pendant le Grand débat « Nantes, la Loire et nous ». Ici, sur l’ancienne île d’Indret, une micro-station d’observation a été aménagée au bord du fleuve. Une longue banquette monochrome de couleur sable se développe dans l’épaisseur du terrain en pente douce de la berge. Sa forme sinueuse évoque les méandres du fleuve. Elle démultiplie les positions pour observer le grand paysage, orienté notamment vers Indre sur l’autre rive. Son épaisseur est variable pour multiplier les possibilités d’appropriation. Tout au long du parcours, un travail sélectif de suppression d’espèces invasives ou exotiques au profit de sujets endémiques a été mené, permettant de créer de nouveaux espaces ou de révéler certains aménagements passés.
Approche environnementale : Le projet s’inscrit dans des milieux de bords de Loire, particulièrement riches et sensibles écologiquement. Sa conception et sa réalisation répondent à la séquence « Eviter-Réduire-Compenser » afin d’éviter ou limiter les impacts sur les milieux et les espèces. Pour cela, les écologues de Biotope sont intervenus en amont sur le choix du tracé (ERC) et pendant les travaux pour suivre la réalisation des travaux et accompagner les entreprises (platelage de protection des prairies pour l’accès au site, techniques adaptées de suppressions des espèces invasives ou visant leur non prolifération durant les travaux, protection des espèces protégées (Angélique des Estuaires). L’organisation du chantier a été réalisée des périodes bien définies et les plus courtes possibles pour respecter les habitats en présence et les modes constructifs ont été adaptés pour limiter les impacts durant les travaux (préfabrication, matériaux naturels et simples à mettre en œuvre…) .
Bureau(x) d’études : CIM Structure
Photographe : Emilie Gravoueille