Le nouveau cimetière paysager, aménagé à proximité du centre-bourg, nécessitait un pavillon d’entrée faisant seuil. Propice à une réflexion sur la place de l’architecture dans une commune rurale, ce programme singulier se devait d’être un objet symbolique et identifiable, tout en évitant l’ostentatoire. Le lieu de recueillement met en jeu l’expérience spatiale et des qualités d’usages. Notre réponse franche et sensible se base sur des méthodes constructives modestes de parois préfabriquées.
Le pavillon d’accueil est une séquence apaisée dans le parcours des visiteurs. Il est pensé comme un épaississement de la limite entre parking et cimetière, mettant en place un cheminement progressif et simple. D’abord enceinte protectrice ; passé son seuil, le pavillon ponctue l’arrivée vers les stèles en une pause abritée. Puis, par décalage de quelques refends de béton, il intimise un arrière arboré propice au recueillement œcuménique.
Dès le parking extérieur, les parois de béton orientent les pratiques et leurs attribuent des espaces, guidant familles, visiteurs et techniciens. Le pavillon se compose d’un local technique fermé comprenant également des sanitaires publics, et un auvent divisé par les voiles béton préfabriqués, supportant une charpente en lamellé-collé. Le projet offre une cohabitation apaisée entre les différents parcours, ceux des usagers entre stèles et pavillon et ceux des techniciens. Il conserve la possibilité d’un lien au sein des familles ou lors des visites quotidiennes qu’accueillent le cimetière.
La simplicité de la forme, un travail sur la lumière naturelle et des effets architecturaux à la charge symbolique ou méditative permettent une identification par chacun dans ce lieu de souvenir. Définissant des pratiques en son sein, le pavillon les met aussi en lien avec le paysage, les orientant au-delà du lieu.
Approche environnementale : Le bâtiment est un abri qui fait clôture. Les espaces fermés sont non chauffés. Sa conception environnementale est axée sur l’insertion paysagère, la simplicité de la mise en œuvre, et l’aspect brut des matériaux. Les eaux pluviales sont déversées sur une noue plantée et infiltrées dans le sol.
Bureau(x) d’études : BE TCE : ASCIA
Photographe : Gaëtan Chevrier